Novembre 1873 – Travaux. – D’après les renseignements qui nous sont communiqués, les travaux de terrassement du chemin de fer de Caen à Courseulles seront prochainement commencés dans les communes d’Epron, Cambes, Mathieu, Anisy et Anguerny. Les formalités d’expropriation, relatives au chemin de Caen à Aunay, sont en voie d’exécution.
Décembre 1874 – Recensement. – Les maires vont commencer dans toutes les communes le recensement des chevaux, juments et mulets susceptibles d’être utilisés pour les besoins de l’armée. Cette réquisition n’aura jamais lieu que moyennant le paiement d’une indemnité de 900 à 1 600 fr.
Décembre 1874 – La neige. – La neige continue à tomber en grande abondance dans différentes régions de la France. Depuis vingt ans, dit le Courrier des Alpes, il n’était pas tombé autant de neige, il y en a deux mètres de haut sur la route de Bourg-Saint-Maurice. Dans la Lozère, la neige encombre les routes. A Angers, la halle s’est écroulée sous le poids de la neige, huit victimes. Au delà de Mézidon et vers Rouen, la neige est tombée la semaine dernière avec abondance.
Janvier 1875 – Le froid. – L’année débute mal, le verglas du premier janvier 1875 restera légendaire. A Paris, le nombre des individus entrés dans les hôpitaux pour blessures à la suite de chutes sur le verglas est de 2 000 au moins. Quant aux chevaux tués et aux voitures versées, le chiffre en est inconnu.
Dans notre région, les conséquences n’ont pas été aussi graves, mais les accidents ont été assez nombreux pour que deux jours durant, nos médecins n’aient été occupés qu’à remettre des jambes brisées et des poignets foulés.
En Normandie, dans la nuit du 29 au 30 décembre le thermomètre est descendu à – 12 degrés. A Orléans, le thermomètre est descendu à – 15 degrés. A Pontarlier, – 20 degrés.
En France, à St-Goussaud (Creuse), le sieur Bergeron, âgé de 32 ans, facteur rural, s’est perdu dans les neiges et a péri de froid.
La ville de Paris vient d’acheter un fond-neige d’un modèle assez curieux. C’est un cylindre roulant, ayant un foyer central qui dégage assez de calorique pour fondre la neige qu’il écrase et pour sécher le sol.
Janvier 1875 – Au Loup ! – On nous assure que M. Charles Gombault, boulanger à Anisy, près Caen, a abattu mercredi vers midi, dans la plaine d’Anisy, un loup de forte taille, l’animal a reçu deux coups de feu dans la tête, et il a été achevé à coups de bâton par le facteur rural.
Juin 1876 – Fait divers. – A propos du buste de la République, les journaux politiques se sont occupés d’un incident qui a fait dernièrement quelque bruit au conseil municipal de Douvres.
Cet incident me remet en mémoire une histoire qui a eu pour théâtre le sein du conseil municipal d’Anguerny, ou d’Anisy, je ne me rappelle plus au juste.
Un conseiller propose a ses collègues de placer un buste de la République dans la salle des délibérations.
Le conseil refuse, par raison d’économie.
L’auteur de la proposition ne s’avoue pas battu pour si peu, il cherche un moyen pour arriver à ses fins, et trouve dans le grenier de la mairie le buste de l’impératrice.
Aidé d’un pinceau et d’une boite de couleur, il orne l’impératrice d’un bonnet phrygien et d’une cravate tricolore, puis il place l’ex-majesté sur la table.
Le conseil est convoqué extraordinairement, mais il n’avait pas mis un pied dans la salle, qu’il éclata de rire.
M. X…….. n’avait oublié qu’un détail, c’était de faire disparaître le nom de l’impératrice, inscrit en grosses lettres au pied du buste.
Et comme chacun lui faisait remarquer sa coupable omission, notre homme répondit franchement :
— « J’vas vo dire, je n’sais point lire dans les grosses lettres, je n’sais lire que dans l’fin….., et j’avais pris ces jambages-là pour de la dessination.
Juillet 1877 – Décès. – M. l’abbé Marie, curé d’Anisy, est mort à l’âge de cinquante-cinq ans.
Juillet 1877 – Les loups. – Nous rappelons que l’État accorde des primes à ceux qui détruisent les animaux nuisibles. Il est donné : 80 fr. pour un loup ou une louve ; 40 fr. pour un louveteau ; 100 fr. pour une louve pleine, et 200 f. pour un loup ou une louve ayant attaqué l’homme.
Avril 1926 – Un troupeau de vaches fait dérailler un train. – Avant-hier, un train de la compagnie des chemins de fer de Caen à la mer, parti à 12 h. 40 de la gare Saint-Martin, arrivait à hauteur du passage à niveau de la route de Mathieu à Anisy, lorsqu’un troupeau de vaches traversa la voie. Le mécanicien du convoi ne put stopper à temps et deux des animaux furent broyés par la locomotive. Leurs débris furent traînés sur une distance d’environ 40 mètres. Deux wagons de marchandises suivant la machine, quittèrent les rails et furent renversés. Ils subirent de graves avaries. La voie fut elle-même sérieuse endommagée.
Juin 1928 – Accident de la route. – Au carrefour des Quatre Routes, à Anisy, canton de Creully, une collision s’est produite entre les autos de MM. Victor Duprez, négociant à Villers-sur-Mer, et Jean Solle, commerçant à Paris. Par contrecoup, un cycliste, M. Georges Canteux, facteur à Cambes, demeurant à Caen, rue de Geôle, a été blessé à la tête.
Juin 1928 – Plainte. – M. Jules Letellion, 65 ans, propriétaire à Anisy, a porté plainte contre le propriétaire de 2 chiens qui, depuis un certain temps, se livrent une chasse effrénée sur ses volailles. Il en a perdu ainsi une certaine quantité et estime son préjudice à 150 francs.
Décembre 1928 – Un cycliste renversé par une auto. – Mme Morin, métallurgiste, demeurant à Anisy, circulait à bicyclette sur la route de la Délivrande à Caen, lorsque entre la Délivrande et Mathieu, au lieu dit le Nouveau-Monde, elle a été renversée par une auto dont le conducteur ne s’est pas arrêté.
Sérieusement blessée, Mme Morin a été reconduite à son domicile par des automobilistes de passage. Une enquête est ouverte par la gendarmerie.
Janvier 1932 – Vols sacrilèges. – Quatre églises de la région ont reçu la visite de cambrioleurs au cours des fêles de Noël : A Mathieu, pour la troisième fois cette année, un tronc a été fracturé, un autre a subi des pesées. M. l’abbé Boisne estime son préjudice à 50 fr. – A Anisy, M. l’abbé Trillest, de Bény-sur-Mer, qui dessert la paroisse, a été avisé par M. de Morel, que les troncs de l’église, pouvant contenir 250 fr. environ, avaient été vidés de leur contenu. – A la Délivrande, le jeune André Forget, 14 ans, a trouvé dans un champ le tronc, dit des journaux, dont le R. P. Bottin, missionnaire à la Basilique, avait constaté la disparition. Bien entendu, le tronc était vide. – A Luc-sur-Mer, la chapelle des Pèlerins a aussi reçu la visite des malfaiteurs. – Enfin, à Hérouville-St- Clair, M. l’abbé Alix a constaté que les troncs de l’église avaient été fracturés et vidés. Le voleur, un gamin de 15 ans, élève de l’Ecole pratique industrielle de Douvres, en vacances chez Mme Davet, à Hérouville-Saint-Clair, a avoué.
Enfin, les troncs de l’église de Thaon ont été fracturés et délestés de leur contenu : 250 fr. environ. Le coupable serait ce même gamin de 15 ans, pupille de l’Assistance publique, arrêté à Hérouville-Saint-Clair pour faits identiques. Quatre de ses camarades qui l’accompagnaient ont déclaré avoir visité le clocher et que, pendant ce temps, leur ami s’était absenté, mais ils ignoraient ce qu’il avait fait.
Janvier 1940 – Étrangère en défaut. – A Anisy, les gendarmes ont découvert à la ferme de M. Pain. une polonaise Maryanne Walchert, 39 ans, qui avait quitté Breteuil dernièrement où elle travaillait, sans avoir obtenu de sauf-conduit indispensable. Procès-verbal lui a été dressé.
Janvier 1940 – Un voleur opérait sans “pétard”. – M. Roger Savard, 45 ans, cultivateur à Anisy, élève des lapins de la race « Géant des Flandres » et, ayant constaté au début de l’année qu’un malfaiteur lui en avait dérobé quatre, il installa à la porte de l’appartement où sont enfermés ses animaux, un système de détonateur relié par un fil de fer au bouton de la porte. En entrant, le voleur devait nécessairement faire partir le pétard destiné à donner l’alarme.
Malheureusement, depuis ce premier vol qui remonte au mois de janvier dernier, l’amateur de lapins de race put opérer à trois reprises différentes sans donner l’alarme, car M. Savard a constaté à chaque fois, que le fil de fer était décroché, évidemment par un complice, pour permettre de pénétrer dans le clapier sans donner l’alarme.
Dix-sept lapins d’une valeur de 1100 francs ont été ainsi volés à M. Savard qui a porté plainte.
Février 1944 – Conseil municipal dissous. – C’est celui d’Anisy qui est remplacé par une délégation spéciale : président, M. de Cumard; membres, MM, A. Letellier et M. Lambert.
ANISY (Calvados) – Intérieur de l’Église